Gérard Schneider passe son enfance à Neuchâtel. Son père est à la fois ébéniste et antiquaire. Il arrive à Paris à l’âge de 20 ans où il suit des cours à l'École Nationale des Beaux-Arts dans l’atelier de Fernand Cormon, professeur de Van Gogh et Toulouse- Lautrec. Gérard Schneider réalise sa première exposition individuelle à Neuchâtel, mais s’installe définitivement à Paris où il entame un apprentissage approfondi de l’histoire de la peinture et des techniques. Le peintre s’inspire alors de l’impressionnisme.
Pendant les années 1930, il est influencé par les surréalistes. L’abstraction de Kandinsky l’éloigne encore davantage de la représentation du réel. Il écrit aussi des poèmes et fréquente entre autres Paul Éluard. Quand il rencontre Picasso, il s’oriente complètement vers l’abstraction informelle. Le noir prend aussi une place importante sur sa palette. Même, les titres (« Composition ») de ses oeuvres ne font plus référence au réel. Gérard Schneider est, avec Pierrre Soulages et Hans Hartung, une des grandes figures de ce nouveau mouvement appelé « abstraction lyrique ».Il expose avec ces derniers au Salon des Surindépendants en 1947 et entretient avec eux une amitié sincère.
A partir de 1950, on retrouve Gérard Schneider, Pierre Soulages et Hans Hartung à côté de Jean-Michel Atlan, André Lanskoy et Georges Mathieu. Les oeuvres du peintre sont présentées dans plusieurs galeries, notamment la galerie Louis Carré et la prestigieuse Samuel Kootz Gallery à New-York. La Phillips Gallery et le MoMA lui achètent des « Opus ». Des rétrospectives ont lieu dès les années 50. On le retrouve plusieurs fois à la Biennale de Venise.
Dans les années 60 et 70 les expositions s’enchaînent à travers le monde, de São Paulo à Tokyo en passant par l’Italie.
L’œuvre du peintre se renouvelle à travers la couleur plus ardente et l’apparition d’un geste calligraphié se rapprochant de l’écriture automatique. Le papier reste le champ de tous les possibles, même si la toile supporte elle aussi la fougue lumineuse et la beauté irréelle qui n’auront de cesse de nous interroger. Il n’y a aucun manquement technique chez Gérard Schneider qui sort de toute objectivité classique et qui l’assume comme s’il peignait dans un état second, justement pour que le spectateur ne recherche pas de repère visuel, mais plutôt une projection du subconscient, l’œil et l’esprit ne pouvant se rapprocher de quelque chose de réel: La puissance de l’instant rend l’esthétique léguée par Gérard Schneider plus complexe qu’elle n’y paraît.